dimanche 30 novembre 2008

Traduction Émile Bravo


Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill
de Jean Regnaud et Emile Bravo – Gallimard

Résumé
« En cours préparatoire, lors de la rentrée des classes, l’institutrice nous a demandé quelle était la profession de nos parents. Mon père était “patron”, mais ma maman ? Je ne savais rien d’elle. Quel était son métier ? À quoi ressemblait-elle ? Où habitait-elle ? Quand on est enfant, on n’aime pas être différent des autres. Alors j’ai inventé. » Jean Regnaud.


Emile Bravo et Jean Regnaud, les auteurs de "Ma Maman est en Amérique"



정은 6살이다. 그는 드디어 큰 아이들이 가는 초등학교 1학년에 입학 한다. 이 첫 날은 완벽한것 같아 보이지만 얼마 후에 여자 선생님은 그들에게 자기소개와 그들의 부모님의 직업에 소개하라고 요구한다. 정은 당황해 한다. 무엇이라고 말해야 할까? 그의 어머니는 다른 곳으로 떠나셨지만 그는 다른 학생들이 알기를 원치 않는다. 무엇을 해야 할까? 정의 삶은 학교와 연계되어 있으며, 그의 동생과의 다툼, 그들에게 간식을 주는 보모인 이베트와 그들의 아버지가 연계되어 있다는 것이다. 그런데, 답이 없는 하나의 의문점이 있다: 어머니는 어디에 계실까? 8살인 그의 친구 미쉘이 상상의 카드인 정의 어머니에 관한 것을 읽기를 결정한다. 그녀는 스페인에서, 미국에서의 여행들에 대하여 그에게 이야기 해준다...

순수함으로 고상한 그림에 따뜻해 보이는 색상들은 시나리오를 더욱더 온화하게 보이게 하며, 거의 우울하게 까지 만든다.



<초등학교 1학년 과정에서는, 수업이 시작하는 동안에, 여자 선생님은 우리에게 우리의 부모님의 직업이 무엇이었냐고 여쭤보셨다. 저의 아버지는 “사장님” 이셨고, 그런데 우리 어머니는? 나는 그녀에 대하여 아는 것이 전혀 없었다. 그의 직업이 무엇이 었을까? 그녀는 누구를 닮았을까? 그녀는 어디에 살까? 우리가 어렸을 때에는 다른 사람과 달라 보이는 것을 싫어했다. 그래서 내가 생각해낸 것이다. >

작가인 장 르노.

<장 르노는 유년기 시절부터 좋은 친구였다. 그가 나에게 이 텍스트를 보여 주었을 때, 나는 화가 났었다... 참 바보같은 짓이었다! 정은 수줍게 그의 말하기 곤란한 유년시절에 관하여 성공적으로 이야기를 하였다. 그는 냉소적이고 동정적이지 않게 감동적으로 재미있게 하였다. 나는 그의 이야기에서 추가적인 화풍을 찾았기를 희망한다. >

그래픽 디자이너인 에밀 브라보


Un nouvel album signé Emile Bravo c’est toujours un évènement qu’il relève de la BD ou de l’histoire illustrée. Et lorsqu’il retrouve son compère d’Aleksis Strogonov et d’Ivoire Jean Regnaud, la pupille s’illumine et l’impatience monte encore d’un cran. Changement de cap par rapport aux projets précédents cependant, avec Ma maman…, c’est une histoire d’enfance puisant dans des souvenirs personnels. Difficile d’en dire plus sans trop en révéler sur la situation de Jean et sur le déroulement de l’histoire. Ne retenir que la faculté réciproque des enfants à s’inventer des histoires et des adultes à leur en raconter pour ne pas avoir à affronter la vérité, avant lecture, c'est suffisant. Une fois encore il faudra faire confiance à des auteurs à qui donner un blanc-seing n’est pas une difficulté en soi au vu de leurs faits d’armes précédents. Le fait que l'imagination du petit garçon soit finalement assez sage là où elle aurait pu s'autoriser plus de fantaisie influencera peu l'impression d'ensemble.

La complémentarité entre propos et mise en images est un modèle du genre. Tantôt le dessin illustre le texte, tantôt il le complète, quand il ne lui fait pas un pied de nez. Ce n’est pas de la BD, ce n’est pas un conte illustré, et c’est finalement bien plus convaincant comme ça. Bravo n’a pas son pareil pour croquer les écoliers et le monde de l’enfance, et sans qu’il y ait de lien de parenté graphique ou autre, des effluves remettent en mémoire les tribulations du Petit Nicolas qui jouerait dans la cour d’à côté. C’est en l’occurrence un compliment avant d’être une véritable association d’idées et encore moins une comparaison de style.

Reste un épineux problème. Dont on se moque totalement finalement. A quel public s’adresse ce joli livre ? Les plus jeunes risquent d’être décontenancés par la forme hybride, entre deux genres. Leurs ainés risquent de rester engoncés dans leurs a priori envers un livre classé Jeunesse et de se priver d’une saine et belle lecture. L’avantage avec les premiers c’est qu’ils sont curieux et que leur éducation se construit au jour le jour. Les autres, on laissera leurs enfants les convaincre, ils savent le faire. Un conte de Noël à l’aube de l’été en tout cas, ça ne se refuse pas.